Lake Aid fête ses 10 ans !

Lake Aid a commencé en 2015, la même année que la « crise migratoire » en Europe. Cette année-là, 1,3 million de personnes sont arrivées en Europe pour demander l’asile — le plus grand nombre en une seule année depuis la deuxième guerre mondiale. La plupart venaient de Syrie, mais d’autres venaient d’Afghanistan, du Pakistan, d’Irak, du Nigéria, d’Erythrée et des Balkans.

J’ai pris conscience de cette crise en voyant dans un journal la photo du corps d’un petit garçon Syrien échoué sur la plage en Turquie. Il n’avait que deux ans. Il était allongé sur le ventre ; on dirait qu’il dormait. Il me rappelait ma propre fille, qui avait trois ans à l’époque, endormie sur la plage de Talloires, fatiguée par une matinée de jeux. Je n’arrêtais pas de penser à la chance que j’avais que ma fille soit toujours en vie, et à la famille du petit garçon qui devait avoir le cœur complètement brisé.

Donc, quand j’ai lu sur un groupe Facebook que quelqu’un à Saint-Jorioz faisait une collecte de vêtements et de jouets pour les envoyer ensuite aux enfants syriens dans des camps en Autriche, j’ai sauté sur l’occasion de m’impliquer. Peu de temps après, nous étions quatre assis dans ma cuisine en se demandant s’il y avait des demandeurs d’asile plus près de nous à Annecy. Suzanne Baltazard, enseignante de FLE, a découvert que des familles vivaient dans une ancienne école du centre-ville. Elle a contacté l’association responsable et a demandé si les enfants avaient besoin de soutien scolaire. C’est ainsi que Lake Aid a vu le jour.

Au début, quelques bénévoles allaient au centre d’hébergement d’urgence une fois par semaine pour le « Homework Club » (soutien scolaire). Peu après, nous répondions aux besoins des familles : demandes pour des poussettes et des vêtements chauds. Quand le centre a fermé après l’hiver, nous avons gardé le contact avec plusieurs familles et nous avons commencé à organiser des sorties pour les enfants, puis une fête de Noël et la confection et distribution des « baby boxes » (coffrets naissance) pour les nouveau-nés.

Au fur et à mesure, nous avons établi des contacts avec des centres d’hébergement d’urgence et d’autres associations caritatives dans la région annécienne. Lake Aid a commencé à grandir, et puis les gens ont commencé à nous donner de l’argent. En 2017, Lake Aid a été reconnu officiellement comme association loi 1901. Bien que nous ayons un statut légal maintenant en tant qu’association, au fond Lake Aid reste un groupe de bénévoles unis par une même mission : « une communauté locale accueillante et bienveillante qui cherche à tisser des liens avec des mineurs non-accompagnés et des enfants de familles exilées en situation précaire ».

C’est avant tout le contact humain qui est au cœur de Lake Aid : tendre la main à un enfant en difficulté ; écouter les familles déplacées et trouver des solutions pratiques pour les aider ; essayer de rendre la vie un petit peu plus gérable pour des gens qui ont dû quitter leur maison et leur famille. Actuellement, Lake Aid soutient des mineurs non-accompagnés, en les aidant à s’intégrer à la vie locale et en soutenant leur insertion dans la vie professionnelle, ainsi que des personnes âgées d’Ukraine qui habitent à Thônes.

Devant la crise migratoire qui dure toujours, je suis tellement fière de la contribution de Lake Aid, peu importe sa taille, pour offrir la compassion et le soutien dans notre communauté quand les gens en ont le plus besoin. Notre équipe de bénévoles a évolué au fil des ans : certains ont déménagé ou changé de carrière ou s’engagent d’autres manières. Mais le cœur de Lake Aid bat toujours aussi fort, et les nouveaux bénévoles sont toujours les bienvenus, donc n’hésitez pas à nous contacter et à vous engager !

Écrit par Felicity Fallon, bénévole de Lake Aid et ancien membre du board